Exposition – « On a penché l’horizon »

Parti lumière

Dans un premier temps, le travail a été de guider l’artiste dans les choix scénographiques. L’artiste faisant appel à une conceptrice lumière pour la première fois, je l’ai donc accompagnée à la fois dans sa réflexion générale sur l’espace, la mise en scène et les ambiances que l’on pourrait créer.
La volonté de l’artiste était d’amener la lumière en douceur pour prolonger son travail artistique. J’ai fait le choix de minimiser les contrastes, d’éclairer sans outrance, et de mettre la lumière au bon endroit pour laisser les œuvres et le lieu s’exprimer.

Problématiques spécifiques
L’église Saint Philibert, de style majoritairement roman, est aujourd’hui désaffectée. Elle fut le lieu d’un passé historique très riche et bien connu des Dijonnais. Le lieu choisi pour l’exposition est en lui-même un élément de contrainte forte en termes de symbolique et de d’architecture.
Le deuxième élément de contrainte important est technique, car Saint Philibert est une église moyenâgeuse éprouvée par le temps et les éléments. De nombreux éléments de l’architecture sont soutenus par des cimaises en bois immenses, les piliers qui constituent la nef centrale sont rongés par le sel ce qui rend l’installation de matériel d’exposition (support pour les œuvres, éclairage, etc…) très complexe et délicate.
Le faible budget qui était alloué à l’éclairage de l’exposition constituait la dernière problématique spécifique à ce projet.


Solutions apportées
Aux vues de l’ensemble des contraintes liées au lieu de l’exposition, j’ai choisi de m’attarder sur l’environnement lumineux existant. L’intérieur de l’église bénéficie d’un apport de lumière naturelle très généreux, grâce à l’orientation du bâtiment et à la période pendant laquelle se tenait l’exposition (plein été). La lumière naturelle apportait une réponse idéale au concept lumière, en particulier dans tous les espaces orientés Nord. Dans un premier temps, le projet d’éclairage artificiel a consisté à relever le niveau lumineux des espaces qui étaient en contre-jour tout au long de la journée, soit avec l’éclairage existant dans l’église soit en ajoutant des projecteurs scéniques.
Afin de respecter l’intégrité du bâtiment et la fragilité des matériaux, nous avons installé la majorité des projecteurs et des cadreurs sur les grandes cimaises en bois qui supportent l’édifice. Les projecteurs ont été orientés sur une partie des œuvres, choisies en fonction de leur exposition à la lumière naturelle et en fonction de l’axe principal de visite du lieu. Les cadreurs ont été ajustés de manière subtile pour révéler doucement le travail de l’artiste et créer des contours flous autour des œuvres.